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decembre 1593. 553
pondit qu'il en estoit cause. Comme à la verité le duc de Maienne ayant eu advis le lundi d'un remuement qui s'y faisoit, y voulust aller; mais le légat le retinst à Paris, pour la belle peur'qu'il avoit : ce que ledit duc lui sceut fort bien ramentevoir.
Ce jour, le sergent Du Pont, avec un de ses compagnons des Seize, attaquèrent un nommé Martin, demeurant à Paris en la rue de Bout de Brie; et l'ape-lans regaliste, le voulurent tuer. Ce que n'aians peu executer, le recommandèrent aux garnisons des fauxbourgs, qui lui abbatirent et ruinèrent ses maisons.
Commolet, ce jour preschant, dit en son sermon : « Vous dites que le roy de Navarre est un magnanime « prince, guerrier, victorieux, bening et element : j e le « veux bien, dist-il, et encores plus que vous ne m'en sau-« riez dire. Mais de la religion, vous n'en parlez point. « Donnés-nous asseurance seulement qu'il maintiendra « nostre religion, et qu'il ne fera point de mal aux « pauvres catholiques; et puis vous eu venés à moi : je « vous monstrerai que je ne suis point Hespagnol. »
Boucher prescha qu'on se devoit bien mettre en prieres, et que le duc de Maienne avoit une grande entreprise, laquelle si elle reussissoit, on estoit bien; et qu'on devoit bien prier Dieu pour ce bon prince, duquel les actions estoient manifestement guidées par le Saint - Esprit. Il n'i avoit que huict jours qu'il avoit presché que le diable le possedoit : aujourd'hui le Saint-Esprit estoit descendu sur lui.
Ce jour mesme, un homme de qualité receust lettres de M. de La Chastre que j'ai veues, par lesquelles il lui mandoit qu'il avoit entendu les bruits qu'on faisoit courir à Paris, qu'Orléans et lui estoient à la devotion .
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